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La FED craint-elle le froid ?

Publié le 21/02/2014

Les dernières publications macroéconomiques (indices d’activités, chômage, commande de biens durables, confiance du Michigan, ventes de maisons neuves,  ventes de véhicules, etc) ont été largement moins bonnes que celles du mois précédent. Ces chiffres ont surpris le consensus qui attendait une stabilité, voire une légère amélioration par rapport au mois dernier. Il s'agit d'une période compliquée pour l'économie américaine, qui tourne au ralenti depuis le début de l'année. Parmi ces chiffres, ceux qui nous préoccupent le plus sont ceux de l'emploi, dont les résultats des mois de décembre et janvier aux Etats-Unis ont été particulièrement faibles. De nombreux analystes ont attribué ces mauvais résultats à la très mauvaise météo de ces derniers mois. Est-ce vraiment la seule cause ? Ne faut-il pas y voir déjà l’impact du changement de politique monétaire de la FED ?

En décembre, il n'y a eu que 74 000 créations d'emplois non-agricoles (Non Farm Payrolls). Ce chiffre est 35% en dessous de la moyenne des 6 derniers mois.

Illustration de l'état actuel de l'emploi américain :

[caption id="attachment_259" align="aligncenter" width="570"]NFP 2004-ajd Emplois non-agricoles (gris) et moyenne mobile 6 Mois (orange)
Source : Amaïka AM, Bureau of Labor Statistics[/caption]

Au vu de cette déception, les chiffres de février et mars vont revêtir une importance toute particulière. Janet Yellen a clairement indiqué lors de sa dernière intervention que l’emploi restait au cœur des préoccupations de la FED. Une poursuite de cette tendance négative aurait également un impact négatif sur des marchés financiers en manque de catalyseurs... et de liquidités ! A moins que la FED ne suspende son programme de réduction de ses rachats d’actifs.

Il n’est pas certain qu’une pause dans le «tapering» soit véritablement une bonne nouvelle. Les marchés n’y verront-ils pas une confirmation du ralentissement économique de la première économie mondiale ?

La FED préférera probablement communiquer sur sa politique de taux d’intérêts plutôt que de reconnaitre qu’elle est à l’origine de ce ralentissement économique… Avec l’absence de pression inflationniste qui prévaut actuellement, on peut s’attendre à ce que les taux courts américains restent bas très longtemps, que le chômage passe sous les 6,5% ou non. Probablement pas avant 2015, donc...

Ceux qui espèrent voir la FED marquer une pause dans le processus de «tapering» risquent d’être déçus et il ne nous reste plus qu’à attendre le retour du printemps…

David Kalfon avec la complicité d’Alexandre Havet Achevé de rédiger le 21  février  2014