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Les valeurs refuges ont encore de beaux jours devant elles

Publié le 11/06/2014

Face aux contrecoups de la grande crise financière et aux soubresauts géopolitiques, la baisse des rendements obligataires n’est sans doute pas terminée.

L’onde de choc de la crise financière de 2008 se fait toujours sentir dans l’économie mondiale et sur les marchés financiers. Depuis la crise, la diminution des flux commerciaux et financiers internationaux a fragilisé un certain nombre de pays et les a poussé à se recentrer sur leur zone d’influence respective.

Malgré les injections massives de liquidités des banques centrales, des tensions sur les devises mais aussi sur les relations diplomatiques ont émergé, en particulier entre les Etats-Unis et la Chine. La deuxième économie mondiale cherche à imposer sans ambages ses ambitions territoriales à ses voisins. Cette tension politique se nourrit également de la tendance nationaliste des quatre nouveaux leaders des pays asiatiques les plus puissants (Chine, Inde, Japon, Corée).

De son côté, la crise ukrainienne a réveillé les craintes des pays voisins de la Russie, en particulier la Pologne. Le pays pourrait envisager d’accélérer les préparatifs en vue de son processus d’entrée dans la zone euro. Les crises politiques dans d’autres régions du monde (Syrie, Thaïlande) sont dans certains cas le reflet des tensions entre « superpuissances » ou de leur volonté de se neutraliser les unes les autres.

De telles tensions géopolitiques sont une source d’incertitude qui incite à la prudence les agents économiques dans leurs décisions d’investissement, et les investisseurs dans leurs allocations d’actifs. Au-delà de facteurs économiques classiques, comme la baisse de l’inflation ou des perspectives de croissance molle dans les pays développés, elles permettent de comprendre pourquoi les rendements obligataires sont sous pression, avec un Bund qui pourrait atteindre 1,20% dans les prochains mois, avant de remonter.

A un moment ou l’Empire du Milieu aura besoin de soutenir sa demande domestique, la monétisation d’une partie de ses réserves de change pourrait être justifiée. Cela aurait un impact potentiellement important sur le rendement des bons du Trésor et sur le dollar, qui reste à ce jour la première monnaie de réserve dans le monde et compte pour deux tiers des échanges commerciaux.

Enfin, si une divergence se marquait réellement entre deux grands blocs, seuls les pays ayant des lignes en dollars avec la Réserve Fédérale seraient préservés d’une éventuelle crise de liquidité.

Au final, tant que l’incertitude prévaudra, les rendements obligataires continueront de baisser. Une fois qu’un nouvel équilibre économique et géopolitique se dessinera, les investisseurs auront alors meilleur compte à aller chercher des sources de rendement dans un univers géographique plus élargi, y compris dans les marchés émergents.

Laurent Boudoin Achevé de rédiger le 11 juin 2014