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Vers une convergence des économies américaine et européenne ?

Publié le 10/03/2015

Jusqu’à un passé encore récent, les traces laissées par la crise des dettes souveraines sur l’économie de la zone euro pouvaient difficilement laisser envisager un effet de rattrapage conjoncturel rapide du Vieux Continent sur les Etats-Unis à court terme. Pourtant, à la lumière des dernières statistiques, il semblerait que les économies américaine et européenne commencent déjà à montrer des signes de convergence comme ce fut le cas avant 2010.  Outre-Atlantique, les prévisions de croissance pour le premier trimestre 2015 sont passées de 3,5% en début d’année à 1,9% aujourd’hui. La forte hausse du dollar face à l’euro cause visiblement quelques dégâts dans les carnets de commandes des sociétés exportatrices. Le recul du commerce extérieur devrait d’ailleurs contribuer négativement à hauteur de 0,6% de la variation du PIB. Du côté de la zone euro, on assiste, au contraire, à un relèvement de tendance. Entre décembre 2014 et aujourd’hui, la BCE a rehaussé ses prévisions de PIB pour la zone euro et table désormais sur une croissance de 1,5% cette année contre 1% auparavant.

Cette situation est plutôt de nature à favoriser le compartiment des actions européennes. Le recul de la prime de risque dans la zone euro, alimenté par les mesures exceptionnelles de la BCE,  incite les grands institutionnels, qui retiraient massivement leurs capitaux de cette région il y a encore un an, à changer leur fusil d’épaule. Les chiffres parlent d’eux même. Lors de la semaine du 13 au 19 février, sur 1,568 milliards d’euros de fonds collectés sur les ETF en Europe, 1,423 l’ont été sur des ETF classés dans la catégorie « actions Europe ». A Wall Street, 4 ETF axés sur les actions européennes figurent dans le TOP 10 des ETF ayant rencontré le plus de succès auprès des investisseurs américains depuis le début de l’année.

Ce goût retrouvé pour les actifs risqués du Vieux Continent, et cela au détriment des bourses américaines, se lit très nettement dans les cours. Ainsi, avec une envolée de près de 15%, l’indice Euro Stoxx 50 devance de 13,5 points le S&P500 depuis le début de l’année. Peut-être s’agit-il là des prémices d’une phase de rattrapage boursier des actions européennes par rapport à leurs homologues américaines, qui récoltaient jusque-là l’essentiel des suffrages. Le potentiel d’appréciation paraît en tout cas significatif. Surtout lorsque l’on sait que le S&P 500 a devancé l’Euro Stoxx 50, en moyenne et dividendes réinvestis, de plus de 10% par an entre 2010 et 2014. Encore faudra-t-il pour cela que le retour à un certain niveau de corrélation entre les évolutions de PIB américain et européen se confirme dans la durée.

David Kalfon

Achevé de rédiger le 10 mars 2015