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Et maintenant?

Publié le 25/08/2015

Les marchés d’action ont été violemment secoués ces derniers jours et ont vécu des séances qui ont rappelé à la plupart des investisseurs les pires souvenirs de l’été 2011, voire de 2008.

Si nous allons brièvement revenir sur les causes de ce trou d’air, l’objet de ce texte est de répondre à la question que tout investisseur se doit de poser froidement après chaque mouvement violent de marché : et maintenant, que faire ?

L’origine de cette panique nous vient de Chine et des Etats-Unis.

De Chine, car le PBoC (banque centrale chinoise) a décidé la semaine dernière de dévaluer sa monnaie et surtout d’abandonner le lien implicite avec le dollar américain. Ce mouvement vers une fluctuation plus libre du RMB a été interprété de différentes manières. Certains y ont vu un pas décisif vers l’inclusion du RMB dans le panier de devises qui composent les droits de tirage spéciaux du FMI, mesure qui officialiserait l’entrée la Chine parmi les grandes puissances économiques internationales. D’autres y ont vu une mesure de relance économique afin de stimuler les exportations du pays, laissant croire que la croissance économique serait beaucoup plus faible qu’avoué. Cette analyse a entrainé une véritable panique sur la croissance mondiale, amplifiée par la forte chute des bourses de Shanghai (qui reste malgré tout en hausse de33% sur les 12 derniers mois).

Aux Etats-Unis, la FED montre de plus en plus sa volonté de normaliser sa politique monétaire et de remonter ses taux d’intérêts dans les prochains mois. Un resserrement monétaire au moment même où la croissance mondiale ralentirait fortement… le cocktail semble explosif et tous les ingrédients sont réunis pour un krach boursier.

Cette analyse simpliste repose sur deux hypothèses : 1) les autorités chinoises vont regarder chuter brutalement la croissance de leur pays les bras croisés, 2) la FED qui a mis 7 ans à relancer la croissance américaine, malgré son pragmatisme maintes fois prouvé (le fameux « data-dependent »), va s’entêter à relever les taux d’intérêts dès le mois de septembre en fermant les yeux sur la situation économique internationale et les risques de contagion à l’économie domestique.

C’est donner bien peu de crédit à l’action des banques centrales… A l’heure où nous écrivons ces lignes, le PBoC a déjà annoncé une baisse de ses taux directeurs et une baisse du taux de réserves obligatoires qui passent ainsi de 18.5% à 18%. Pour mémoire, les analystes de Morgan Stanley estiment qu’une baisse de 1% de ce taux de réserve équivaut à une injection de liquidités de $200Mds. Pour ce qui est de la FED, dès hier soir, Dennis Lockhart, l’un des principaux responsables de la banque centrale indiquait que la chute des cours du pétrole rendait plus compliquée une hausse des taux d’ici la fin de l’année.

Si on regarde les fondamentaux des entreprises, la dynamique bénéficiaire est intacte et les valorisations ont fortement corrigé. Le marché des actions Européennes se traite ainsi sur des multiples plus faibles que l’an dernier (avant l’action de la BCE).

En conclusion, la forte baisse enregistrée au cours de ces dernières semaines apparaît davantage comme une opportunité d’achat que comme une motivation pour prendre peur et vendre ses positions. Nombre d’indicateurs de sentiment montrent une aversion au risque extrême, une occasion de nous remémorer une citation de Warren Buffet «Soyez inquiets lorsque les autres sont avides et avides lorsque les autres sont inquiets ».

David Kalfon, CFA

Achevé de rédiger le 25 août 2015