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C'est le moment de diversifier !

Publié le 20/11/2014

Difficile d’y voir clair en cette période sur les marchés financiers tant les messages qui nous parviennent des sociétés, des analystes, des stratégistes ou des économistes nous mènent à des conclusions diverses et variées. Une chose est certaine, c’est que nous arrivons en fin d’année et que les décisions qui seront prises d’ici là impacteront les portefeuilles d’une façon qui pourrait être définitive pour le résultat de l’exercice. C’est d’ailleurs probablement cette crainte qui a généré une telle volatilité au cours du mois d’Octobre faisant perdre au marché européen jusqu’à plus de 10% de sa valeur en quelques jours pour en reprendre une bonne partie sur les deux semaines suivantes. S’il est vrai que la photographie mensuelle atténue grandement l’ampleur du mouvement, il est fort à parier que nombre d’investisseurs ont eu en tête à ce moment d’autres mois d’Octobre devenus sinistrement célèbres.

Alors que faire ? Depuis plusieurs années, les spécialistes nous affirment que les taux des emprunts d’états sont au plus bas et qu’ils ne peuvent que remonter…. Pourtant, ils continuent à baisser, en Europe, aux Etats-Unis et aussi au Japon et les arguments pour que le mouvement s’inverse deviennent de moins en moins crédibles. Du côté du crédit, l’année aura encore été plutôt bonne mais l’absence de liquidité aura généré des mouvements caractéristiques d’une volatilité sans commune mesure avec ce qu’on attend d’un marché obligataire.

Il reste donc les actions. Un marché dont on va sûrement nous dire encore qu’il faut le privilégier car les alternatives ne sont guère attrayantes. Mais quelles actions ?

Le marché américain vole de record en record. Sur Octobre l’indice SP500 affiche même une variation positive alors qu’au milieu du mois il pointait à près de 6% de baisse. Et pourtant, grâce à une dynamique bénéficiaire vigoureuse, le marché s’est renchéri sans atteindre toutefois des niveaux prohibitifs pouvant justifier une correction brutale. Le niveau des taux d’intérêts, historiquement bas, permet aussi de justifier des multiples un peu plus élevés.

En Europe par contre, le contexte est différent. L’environnement de taux est aussi très favorable mais la croissance qu’elle soit économique ou bénéficiaire n’est pas au rendez-vous. La baisse du pétrole et de l’Euro seront probablement des éléments favorables pour les trimestres à venir et la valorisation du marché est encore moins un obstacle. Néanmoins, et malgré les discours rassurants de la BCE, on peut toujours douter de la capacité des économies européennes à se remettre sur les rails d’une croissance forte et durable. Les analystes n’ont d’ailleurs que très modestement revu à la hausse les prévisions bénéficiaires des sociétés.

Le Japon, qui avait pris un retard conséquent en début d’année s’est finalement repris par la suite. La fin d’année s’annonce chahutée entre la confirmation du retour en récession de l’économie nippone et la mise en place d’un quantitative easing ambitieux. Et comme souvent, il est probable que le marché japonais aille dans la direction que personne n’attend.

Restent les marchés émergents dont la performance va encore surement décevoir cette année. Le Brésil et la Russie ont fortement pesé sur l’évolution de l’indice général qui malgré un rebond notable entre Avril et Septembre marquera une nouvelle année de sous performance. Les chiffres de valorisation peuvent sembler très attractifs mais sont souvent discutables et surtout difficilement comparables à ceux des pays développés. De plus, nombre de ces pays sont très dépendants de l’attitude qu’adoptera la Réserve Fédérale Américaine l’année prochaine. Le contexte a changé. Les pays émergents peinent à maintenir un niveau de croissance élevé. Il n’est pas certain qu’ils soient immunisés contre une politique monétaire américaine moins accommodante.

Le contexte général milite donc pour une diversification maximale. Avec des évolutions assez indépendantes et en subissant des effets de change assez variés et peu synchronisés, les marchés font preuve d’une relative décorrélation. Ainsi l’impact d’une diversification des investissements est plus important sur le risque global des portefeuilles. On le voit déjà au niveau des indices régionaux puisque, si les niveaux de volatilité des indices s’étalent de 13% pour les Etats-Unis à 21% pour l’Amérique Latine, l’indice MSCI AC World affiche quant à lui un niveau à peine supérieur à 10%. Dans un tel contexte d’incertitude, il semble opportun de profiter de ces effets, notamment lorsqu’ils sont significatifs comme c’est le cas actuellement. C’est le moment de diversifier !

Michel Menigoz Achevé de rédiger le 20 novembre 2014