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Après la BCE, place à la microéconomie !

Publié le 23/01/2015

Plus de sept mois après l’annonce d’un arsenal de mesures exceptionnelles, dont quelques-unes à l’efficacité discutable comme les fameuses TLTRO, Mario Draghi était attendu au tournant par la communauté financière. Force est de reconnaître que le patron de la BCE s’est non seulement montré à la hauteur des attentes des investisseurs, mais semblerait également avoir pris soin de les surprendre positivement à l’occasion de la réunion du jeudi 22 janvier.

Plutôt escompté entre 600 et 950 milliards d’euros, le programme d’assouplissement quantitatif de l’instance monétaire européenne portera finalement sur 1140 milliards d’euros, à raison de 60 milliards de rachats d’actifs par mois entre mars 2015 et fin septembre 2016. Tout en laissant la porte ouverte, au-delà cette date, à quelques emplettes supplémentaires jusqu’à ce que le taux d’inflation tende vers les objectifs de la BCE fixés à 2%.

Certainement inspiré par le succès du modèle de croissance la FED, alliant QE et politique budgétaire expansionniste, Mario Draghi a également incité les états membres qui ont encore des marges de manœuvres (c’est-à-dire un déficit loin des maximum autorisés) de les utiliser et d’investir tout en rappelant aux autres Etats membres la nécessité d’engager des réformes structurelles en profondeur pour que son action produise pleinement ses effets sur l’économie réelle.

Il n’en aura pas fallu davantage pour insuffler une bouffée d’oxygène sur l’ensemble des bourses européennes à l’image du retour de l’Euro Stoxx 50 à ses plus hauts niveaux depuis juin 2008.

Maintenant que le décor monétaire est fixé se pose la question de l’après-BCE. Si certains événements, comme l’issue, attendue ce week-end, des élections législatives anticipées en Grèce, devraient encore mobiliser l’attention des investisseurs, il est fort à parier que la composante microéconomique et la qualité des fondamentaux des entreprises européennes ne vont pas tarder à redevenir un élément déterminant de la tendance des marchés financiers. En la matière, les signaux sont plutôt encourageants. Si l’on exclut, les secteurs de l’énergie et des services aux collectivités, on observe assez peu de forts mouvements de révisions à la baisse des anticipations de bénéfices par le consensus des analystes financiers.

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Au contraire, sur les trois derniers mois, une majorité des secteurs, au premier rang desquels figurent ceux de la consommation discrétionnaire, de la technologie et de la consommation non cyclique, ont fait l’objet d’un relèvement de prévisions de résultats (voir graphe). Certes, d’un côté, les doutes qui subsistent sur l’évolution de la conjoncture, altèrent la visibilité sur l’activité des grands groupes européens. Mais, de l’autre, le gain de compétitivité induit par la faiblesse de l’euro face au dollar couplé à une baisse des coûts de financement et des matières premières, devraient maintenir, voire alimenter leurs marges.

David Kalfon Achevé de rédigé le 23 janvier 2015