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BCE: Au-delà du bruit

Publié le 13/11/2015

Même volonté mais circonstances différentes. Voici en quelques mots résumées les conditions dans lesquelles Mario Draghi devra faire face aux marchés lors de la prochaine réunion de la BCE le 3 décembre prochain. A l’occasion de sa dernière intervention le 22 octobre dernier, le patron de l’institution monétaire européenne avait obtenu les faveurs de la communauté financière après avoir clairement exprimé sa « capacité d’agir si nécessaire » et envisagé de « réexaminer » sa politique monétaire début décembre. Interprétés par les investisseurs comme la perspective de voir se profiler un QE 2, ces propos ont depuis profité aux indices boursiers européens qui étaient jusque-là plombés par le contrecoup d’une période estivale difficile, des statistiques macroéconomiques décevantes et un renforcement de l’euro face au dollar.

Seulement voilà, entre-temps, la Fed a clarifié ses positions, laissant plus nettement entrevoir un relèvement des taux directeurs américains en décembre que les derniers chiffres sur l’emploi, supérieurs aux attentes, semblent valider. Dès lors, la question de la nécessité pour la BCE de poursuivre son action au-delà de son actuel programme de rachat d’actifs, prévu jusqu’en septembre 2016, se pose. Autrement dit, les investisseurs, qui fonderaient trop d’espoir dans la capacité de la BCE à augmenter rapidement la cadence de ses injections de liquidités, pourraient être déçus le 3 décembre prochain. Tout en affirmant, dans un entretien accordé au Figaro, que la décision que prendra la Fed le mois prochain n’aura pas « d’impact direct » sur le plan de marche de la BCE, Benoît Coeuré, l’un des six membres de son directoire, note que « la reprise de la zone euro est sur les rails » et qu’ « elle accélère ». Laissant par la même planer le doute à court terme.

Toutefois, à plus long terme, Mario Draghi ne devrait pas se détourner de l’objectif principal de son mandat : celui de ramener l’inflation à un niveau de 2%.  Quitte à garder quelques cartouches sèches en réserve pour pouvoir mieux dégainer quand cela s’avérera nécessaire. Car, comme nous le pensons depuis longtemps, les banques centrales constitueront des acteurs centraux dans l’orientation des marchés à plus ou moins long terme. Certes, les incertitudes autour d’une hypothétique extension des mesures d’assouplissement monétaire de la BCE pourraient alimenter une certaine volatilité à court terme. Mais au-delà du bruit, la volonté sans cesse affichée par Mario Draghi de lutter contre la déflation devrait continuer de soutenir les marchés d’actions européennes en 2016.

David Kalfon, CFA Président d’Amaïka AM Achevé de rédiger le 13 novembre 2015