Pour une poignée de dollars…
Publié le 08/01/2019
17 000 milliards de dollars, soit une très grosse poignée de dollars... C’est le montant de la capitalisation mondiale boursière qui a été détruite en 2018 par rapport aux plus hauts du 28 janvier dernier. En ce début d’année nouvelle, nous nous devons de nous interroger sur ce que nous avons eu en retour de ce lourd tribut payé par la communauté financière et des enseignements que nous pouvons en tirer pour les prochains mois. 1) Le retrait des liquidités des banques centrales : D’un monde anesthésié par l’action des banques centrales, les investisseurs ont redécouvert la vie des marchés sans les perfusions constantes de liquidités. A l’arrêt progressif du Quantitative Easing de la FED démarré en Octobre 2017 et à celui de la BCE démarré au mois de janvier 2018 se sont ajoutés 4 hausses des taux d’intérêts aux Etats-Unis. Pour être plus « normaux » au vu de la nature même des marchés financiers sur le long-terme, les niveaux de volatilité ont dépassé de loin les niveaux auxquels les investisseurs s’étaient habitués ces dernières années. En l’absence de volatilité et de rendement sur les marchés obligataires, les investisseurs à la recherche de performance sont progressivement sortis de leur zone de confort et ont augmenté le niveau de risque de leur portefeuille au-delà du seuil tolérable dans un environnement de marché « normal ». La prise en compte du retour de la volatilité a généré une réduction significative des actifs risqués dans bons nombres de portefeuilles, comme en témoignent le montant des flux vendeurs sur les ETF actions et obligations en Europe et aux Etats-Unis sur l’année. 2) De Trump « le sauveur » à Trump « la terreur » : Au début de 2018, l’impact de la réforme fiscale de Trump a permis aux analystes financiers d’anticiper une progression exceptionnelle des bénéfices des entreprises américaine. Il n’y avait alors aucun doute au sein de la communauté financière, Trump était l’ami des marchés, celui qui allait donner un nouveau souffle au rallye des indices actions. Malheureusement, dès le mois de mars, la Maison Blanche s’est lancée dans une guerre commerciale sans merci vis à vis de l’ensemble de ses partenaires économiques en général et de la Chine en particulier. Les coups de boutoir successifs portés à la libre circulation des biens et à la libre concurrence à grand renfort de taxes douanières sur les importations ont amené les investisseurs à redouter toute nouvelle intervention de Donald Trump. Pire encore, d’une économie en pleine santé (pour ne pas dire en surchauffe pour ce qui est de l’Amérique), les investisseurs en sont venus à anticiper un ralentissement significatif de l’économie mondiale, certains n’hésitant pas à parler de récession en 2019 aux Etats-Unis... 3) La résurgence du risque politique en Europe : Alors que l’année 2017 s’était achevée sur un momentum économique fort en Europe, chaque chiffre publié dépassant les attentes du consensus, l’année 2018 a été marquée par la résurgence du risque politique. Dissidence budgétaire bruyante de l’Italie, affaiblissement politique d’Angela Merkel en Allemagne réduisant à néant les espoirs de réformes tirées par le couple franco-allemand, perspective d’un Brexit désordonné de plus en plus probable et contestation sociale en France ont été les 4 principaux ingrédients d’un cocktail particulièrement toxique pour les actions Européennes. Les fonds investis en actions européennes ont d’ailleurs enregistré des flux de rachats massifs sur 2018. Dans ce contexte, que nous réserve 2019 ? A en croire le consensus des stratégistes et économistes des grandes maisons, 2019 serait l’année du Krach, de la fin de cycle économique et d’un réajustement brutal des valorisations des actifs risqués. Ce même consensus qui nous promettait fin 2017 une progression de 10% des marchés actions pour 2018, devons-nous le suivre et remplir les portefeuilles de monétaire ? Si on reprend chacun des points qui ont entrainé les marchés à la baisse en 2018, les perspectives 2019 ne nous semblent pas si noires.- Liquidités des banques centrales :
- Trump :
- Risque politique en Europe :